Chapitre I : Larmes de Sang.
Cela fait 4 ans déjà. 4 ans que tout a commencé.
Kheraëlis y repense en s'approchant du garde. Toujours rester dans l'ombre. C'est le premier commandement. Elle avance, silencieuse, prudente, la lame sortie du fourreau.
4 ans maintenant que les Larmes de Sang étaient nées.
Tout parti de l'initiative de Nelie. Sa "camarade" de cellule.
Tout parti de la question : comment pénétrer chez un homme pour lui voler ses richesses sans que celui ci ne nous dénonce...La réponse était apparue, comme ça... Il suffisait bien sur de ne pas laisser de témoins.
Encore quelques pas et les deux tueuses commenceraient leur danse mortelle.
La lame de Khera, noire elle aussi, pour ne pas briller sous l'éclat de la lune semble sourire d'une malfaisance inquiétante...
La lame a soif comme on dit...
Après quelques coups sans vraiment d'envergure mais qui les avaient mises, Toutes les deux, à l'abri de tout besoin pour les prochaines années, *Laren* fit son apparition. Il leur expliqua qu'il savait tout d'elles, et que si elles ne travaillaient pas pour son patron, ils les vendraient aux gardes de la cité. Il expliqua également que le tuer ne servirait à rien parce que son patron enverrait juste quelqu'un d'autre, mais qui serait moins conciliant. Les jeunes femmes, sachant qu'elles ne pourraient pas se défaire des 7 gros bras surarmés derrière Laren, acceptèrent.
C'était le moment. Khëraelis bondit.
Le pied gauche passe à droite.
Elle enroule son bras autour d'elle même. Elle tourne. Pendant une fraction de seconde, ils sont dos à dos.
Le garde prend conscience d'une présence.
Elle continue sa danse en rabattant son bras droit vers sa gorge.
Le garde prend conscience que quelque chose de froid l'empêche d'appeler à l'aide.
4 mois de travail pour le compte du patron de Laren, qu'elles n'avaient jamais vu, leur apportèrent beaucoup.Des contacts, de l'expérience, des armes, de nouveaux alliés et même quelques jolies pierres précieuses. Elles comprirent vite que tuer sur commande était nettement plus lucratif que de voler.
Elle tourne encore, ramenant son pied droit devant le garde.
Le garde prend conscience que l'eclat des yeux qui le fixent seront la derniere chose qu'il verra dans sa vie. . ..
Toujours regarder la cible droit dans les yeux. Un coup droit au coeur.
Laren ne payait malheureusement pas assez... Il se défendit longuement avant de mourir. Et, loin d'être une partie gagnée d'avance, il leur donna du fil à retordre. 3 mois de chasse, 4 de leurs "amis" de combat qui s'étaient joints à elles y restèrent. Et c'étaient loin d'être des bleus. Mais là ou elles se rendirent compte que Laren était fort, c'est en découvrant qu'il n'avait jamais eu de patron. Et qu'avec seulement une dizaine de gros bras,
il avait réussi à amasser plus que n'importe quel commerçant du pays... Et tout était maintenant à elles.
Le garde s'écroule.
Khera ne prend même pas la peine de regarder le deuxième garde qui s'effondre derrière elle, avec 3 flèches dans le dos.
Elle sait que Nelie ne manque jamais sa cible.
La synchronisation était parfaite. 2 gardes, pas un bruit. Elles entrent dans la demeure.
Pourquoi en rester aux petits contrats occasionels se demandèrent elles ? Elles avaient les moyens de fonder leur propre guilde. Elles se nommèrent les Larmes de Sang. Il est dit que lorsque l'une de leurs victimes tombent entre leurs mains, elle commence à pleurer au bout de quelques minutes, aussi forte que soit sa volonté. Au bout de quelques jours de tortures, le corps n'a plus de larmes à verser. Pourtant, la souffrance est telle que la victime continue de pleurer. Alors sont versées des Larmes De Sang...
Quelques heures plus tard, le comte de Varlen, celui pour qui on avait payé, se balançait à la fenêtre de sa chambre. Non pas au bout d'une corde, mais au bout de ses tripes...
Qui a dit que les assassins ne savaient pas s'amuser ?
Ce fut la derniere fois que Kheraelis avait travailler sous l'insigne des larmes de sang . . . Ce fut également la derniere fois qu'elle avait vu Nelie en vie . . . le lendemain sa disparition a fait l'effet d'un tonnerre.
Mais tout ceci c'est du passé . . .